Les BD sur grands écrans 4/4
Après avoir adapté avec succès Astérix sur grands écrans, en 2012 Alain Chabat tente de faire de même avec un autre personnage célèbre de la BD franco-belge : Le Marsupilami. Retour sur un film hilarant dans un univers délirant.
Créé par Franquin en 1952 pour une aventure de Spirou et Fantasio, le succès du personnage auprès des lecteurs, fait que le Marsupilami devient un personnage récurrent des aventures du groom. En 1970, l’animal apparaît pour la dernière fois dans une aventure de Spirou ( Jean Claude Fournier reprend alors la réalisation des albums Spirou et Fantasio). En 1986, Jean-François Moyersoen convainc son ami André Franquin de donner au Marsupilami sa propre série. Le premier album du Marsupilami, dessiné par Batem, est vendu à plus de 600.000 exemplaires. Aujourd’hui, 32 albums mettant en vedette l’animal à mi-chemin entre le singe et le guépard vivant en Palombie ont été réaliser. Ce dernier a le droit à son propre dessin animé, Mon ami le Marsupilami, crée en 2000 par Marathon Animation.
En 2012, le Marsupilami est adapté en prise de vue réelles par Alain Chabat. Avec un budget de 39 millions d’euros et un casting cinq étoiles, la comparaison avec Mission Cléopâtre peut se faire sur ce point. Mais est-ce que ce long-métrage est de la même qualité que ce dernier ? Tentons de répondre à cette question en abordant certains éléments essentiels.
Voici le synopsis : « Dan Geraldo, journaliste sur le déclin, a une ultime chance de revenir au sommet de sa carrière. Il doit partir en Palombie pour faire un reportage sur le peuple Paya et son secret de longévité. Avec son guide Pablito Camaron, il découvrira la jungle palombienne mais aussi sa légende : le Marsupilami. »
Premièrement, sur les sept films analysés dans cette série d’articles, ce film est celui qui prend le plus de liberté avec l’œuvre originale. Effectivement, le scénario du film ainsi que la plupart des personnages ne sont pas basés sur un ou des albums du médium d’origine. Le personnage du Marsupilami ainsi que son habitat au sens large ( la jungle Palombienne) sont les éléments repris de la BD d’origine. Ensuite, les décors et les costumes du long métrage sont très colorés et loufoques tout comme les personnages entourant le Marsupilami. Ce qui rend ce dernier crédible. La transposition de l’animal fictif de Palombie du papier à l’écran à l’aide d’effets spéciaux numériques est réussie dans l’ensemble. Les mouvements (notamment lors des scènes de combat), l’allure et la gestuelle de l’animal ainsi que son mythique habitat fait de lianes tressées sur une carcasse arrondie sont bien réalisées. Cependant, on note parfois certains problèmes dans les interactions avec les acteurs du film. Mais dans l’ensemble les effets visuels du Marsupilami sont une réussite.
Quant au scénario, il part dans tous les sens et il est truffé d’éléments et de scènes délirantes et loufoques. Les acteurs et actrices sont à fond dans leur rôle et s’éclatent à jouer ces scènes notamment Lambert Wilson qui joue un dictateur fan de Céline Dion ou encore Géraldine Nakache et Fred Testot qui jouent des botanistes farfelues de la jungle Palombienne…. Le long métrage est une parodie humoristique des grands films d’aventures et des « buddy movies » où les œufs du Marsupilami sont les MacGuffin du long métrage. Le film est dynamique et nous plonge dans un univers totalement fantastique, cartoonesque et loufoque. Outre l’humour, gros point positif de ce film, on note une absence d’enjeux véritables dans ce buddy movie à la sauce marsupilami.
Bref, Alain Chabat réussit une fois de plus le défi d’adapter une bande dessinée sur grand écran avec succès. Le film n’est pas un chef-d’œuvre mais une très bonne comédie d’aventure qui intègre le personnage du Marsupilami à un univers aux personnages loufoques. Si vous voulez vous faire votre propre avis, à l’heure où j’écris ces lignes, le film est disponible sur Netflix.
Texte : Tom
Photos : images du film
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